☁ Et si je vous dit que je n’ai rien d’autre de mieux à faire ? Ouai bon, c’est peut-être pas une bonne raison et ce n'est pas totalement la vérité, mais c’est une raison qui me suffis pour me trouver ici. Je suis un vacancier, « gosse de riche » depuis peu, si on considère la somme que me verse mon très cher père –ironie me voilà- sur mon compte et en tout bon gamin pourri gâté, je vais profiter de cette croisière pour cramer son fric.

☁ « Les erreurs du passé, hantent l’âme blessé. Les fautes à venir ne seront plus tolérées, le remède : la décente aux enfers », un extrait tirait d’un livre qui résume assez bien mon état d’esprit. Je pourrais en rester là, mais étant dans un de mes rares jours de bonté, je tacherais de me montrer plus clair pour les plus curieux d’entres-vous.
On dit souvent que l’on se forge soi-même suivant nos différentes expériences, bonnes comme mauvaises, et cela s’avère être véridique. Ayant grandit dans un environnement peu recommandable, mais ne cherchant pas à quitter cette vie, je ne peux blâmer une autre personne que moi-même.

Traçant mon propre chemin, bien que je ne l’ai pas vraiment choisis, je n’eu aucun mal à plonger dans une vie de débauche, me perdant avec envie dans l’alcool, le tabac, sans oublier, le sexe, j’ai eu l’occasion de tout essayer. Bisexuel invétéré, le corps d’une femme, autant que celui d’un homme me plaît, cependant, comme tout bon libertin qui se respecte, je ne peux leurs offrir qu’une nuit de luxure et c’est mieux ainsi. Indépendant et dominateur en toutes circonstances – en particuliers du côté du sexe -, je ne supporte pas que l’on me donne des ordres ou que l’ont tente de me soumettre. Combattant dans l’âme, on m’apparente plus au fauve se tapissant dans l’obscurité avant de surprendre sa proie, restant calme et réfléchit en toutes situations, je ne montre presque jamais ce que je ressens vraiment. Mon visage d’ange inoffensif en a trompé beaucoup et c’est l’un de mes principaux atouts pour manipuler mon entourage dans le but d’obtenir ce que je désire. Séducteur, incarnation même de la sensualité, j’aime charmer, être le centre de toute l’attention. Mais sans en comprendre la raison, j’ai de plus en plus l’impression que cette vie ne me suffis plus et qu’il est tend pour moi, de peut-être accepter une personne à mes côtés ou de simplement évoluer, trouver un but dans ma vie, réfléchir posément à mon avenir et cette croisière est le meilleur moyen pour faire le point. Quoi de mieux pour ouvrir son esprit qu'être loin des brumes de l’alcool.

« Ce qui a été perdu un jour est perdu a jamais, telle est la règle de la vie, il n'y a pas d'exception.» Une citation que j’ai entendue il y a longtemps, je ne saurais dire par quelle personne, et qui traverse parfois mon esprit pour m’aider à me rappeler de ne pas accorder d’importance au passé. Car la vie, aussi cruelle soit-elle, à eu le don de m’enseigner que chaque évènement passé, entraîne le présent, un passé que l’on ne peut changer et qui reste gravé, alors, à quoi bon lui donner de l’importance quand il est trop tard ?
Croyez-le ou non mais je ne suis pas toujours aussi désespéré et négatif. Je tente seulement de comprendre pourquoi tout cela c’est produit, mais aucune réponse ne pourra m’être fournis. Et c’est sans doute ça le plus rangeant. Avancer sans savoir. Avancer et oublier. Faire seulement comme si tout cela ne nous atteint pas.


Né d’une mère Coréenne et d’un père inconnu, élevé dans les rues mal famées de Busan (Corée) entre les gangs et les trafiquants - d’un peut tout si on en croit les rumeurs - je n’ai pas grandis sous une bonne étoile. Enfant malgré tout choyé par une maman très aimante, je me rappel tout de même avoir cruellement manqué de la présence d’un père pendant de nombreuses années.


« Enfant des rues », j’appris très tôt à me battre et protéger mon territoire, éloignant sans vergogne ceux qui n’avaient pas à ce trouver sur certains lieux. Revenant quelques fois blessé, provoquant l’inquiétude de la seule femme à qui je tenais et je me demande parfois comment a-t-elle fait pour me supporter autant de temps, elle qui souffrait par la faute de l’homme que j’aurais pu appeler « papa ». Ma mère me disait souvent que je n’avais pas ma place dans ces ruelles sordides, que j’étais promus à un bien meilleur avenir, que je méritais mieux que cette vie. Elle disait voire mon avenir dans ses rêves. Tch. Sottises, mais je n’ai jamais osé lui avouer le fond des mes pensées, de peur de la blesser.


Mon adolescence se passa mal, très mal pour ainsi dire, mais elle aurait pu être pire. Trouvant toujours un prétexte pour sortir, ne rentrer en contact avec aucuns adultes susceptibles d’améliorer ma situation, comme si une sorte de déclic en moi s’était actionné, me rendant distant avec toute forme d’autorité. Ne possédant aucun « modèle » pour me guider, empruntant par défaut, le premier chemin trouvé. Combats de rues, alcool, sexe et tabac, j’ai touché à tout et c’est devenu, avec le temps, les seules choses pour lesquelles je suis devenu dépendant.


J’ai découvert, bien plus tard, l’origine du mal de ma mère et cette révélation fît naître en moi, un profond sentiment de haine envers mon géniteur. Fils non reconnu, simple batard, ma mère n’était rien d’autre qu’une vulgaire maîtresse pour tromper l’ennui de ce fumier. Cet homme lui avait milles fois promis qu’il la prendrait pour épouse, des promesses de vents car à ma naissance, il ne vint plus lui rendre la moindre visite, la rayant entièrement de sa vie. Ma mère vécut très mal cette déception et plongeât peu à peu dans une profonde dépression.


La vie est parfois cruelle, n’est-ce-pas ? Ou peut être est-ce la destinée ? Je pense que pour croire en quelque chose d’aussi abstrait que la destinée, il faut être persuadé de l’existence de cette entité que bons nombres de naïfs nomment avec certitude « Dieu », ou quelque chose comme ça. Entité en laquelle, je ne peux me résoudre à croire. Brefff, tout ça pour dire qu’il arrive tôt ou tard un évènement imprévu, ou plutôt devrais-je dire, un évènement que vous ne vouliez pas voire et qui vous met à rude épreuve. Cet évènement arriva dans l’année de mes 18 ans et il fût provoqué par le suicide de ma mère. Pour tout avouer, malgré ma capacité d’adaptation en toute situation, j’ai eu du mal à comprendre son geste et ce, malgré les nombreuses explications que l’ont m’a apporté. « Pour toi », « Pour te préserver de son désespoir » et encore bien d’autres phrases aussi stupides les unes que les autres. Cela n’avait pas de sens, en tout cas, pas pour moi. De l’altruisme disaient certains, du pseudo-altruisme pour moi. Reste encore à ne pas utiliser ce pseudo-altruisme comme prétexte pour justifier nos actes, aussi désespérés soient-ils.


Suite à cet évènement, au combien tragique, j’ai fini par oublier peu à peu son visage, comme si elle n’avait jamais existé, ou plutôt comme si, inconsciemment, je désirais qu’elle s’efface de ma mémoire. La vie continua et je m’enfonçais davantage dans la déchéance, ne cherchant même pas une « sortie de secours » à cette misérable vie.


Deux ans plus tard, on vint frapper à ma porte et je fus plus que surpris de l’identité de la personne me faisant une visite surprise. Vous ne devinez pas qui c’était ? Non ? Haha, vous êtes vraiment nuls. Cette personne n’était autre que mon « père », ayant pris son courage à deux mains pour racheter ses fautes et « nous prendre à sa charge ». Vous auriez dû voire sa tête quand je lui ai dit qu’il n’y avait plus de « nous », qu’elle était décédée. Sa réaction fus aussi comique que ridicule…il culpabilisait.
Il m’a fait une proposition que je n’ai pas hésité à décliner, « venir vivre chez moi », disait-il. Tch. Hors de question, je n’avais pas besoin de lui. Que croyait-il ? Qu’il allait arriver sur son cheval blanc, tel un chevalier sauvant la veuve et l’orphelin, et que j’allais lui sauter dans les bras ? Conneries, oui ! Cette discution fus, pour le moins, orageuse, mais que voulez-vous, c’est la vie. Désirez-vous un petit aperçut de cette rencontre ? Oui ? Non ? Vous l’aurez quand même !

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…. « -Je t’en pris, écoute-moi.
-Sortez d’ici ou je ne pourrais plus répondre de mes actes ! » Avançant de quelques pats en tendant sa main, je ne lui laisse pas le temps de me toucher et recule vivement, grognant, le menaçant d’un simple regard « Ne m’obligez pas à vous faire sortir par la force ». Retenant l’envie d’ouvrir la porte et de le jeter moi-même dans le couloir, je le laisse se détourner lentement et rejoindre la sortie qui mettra enfin un terme à cette « rencontre » tant attendu par le passé. Une main posée sur la poignée, il se retourne pour croiser encore une fois mon regard

« Ce que je t’ai dit tient toujours, tu sais » Je me détourne à mon tour de lui, tentant de contrôler un mélange de rage et de chagrin montant doucement en moi. Ma mâchoire se serre, je ne dois pas montrer ce que je ressens réellement. Je me dois d’être fort, intouchable, supérieur.
« Et si tu ne supporte plus de rester seul, je t’accueillerais avec plaisir chez moi ». Ne plus supporter ? Je supporte, Je me dois de supporter. Je n’ai fait que cela tout au long de ma courte vie. Reprenant un tant soit peu le contrôle de moi-même, me retournant, je me rapproche lentement de lui « Ce que je ne supporte plus, c’est votre présence chez moi », insistant bien entendu sur le chez moi, lui signifiant indirectement qu’il n’a pas sa place en ces lieux. Calme et glacial à première vue, ce n’est pourtant qu’une apparence car au plus profond de moi, la haine s’empare peut à peut de ma personne. Tel un volcan semi-éteint, en cet instant, je suis prêt à rentrer en irruption à tout moment, pour une chose futile finalement, sans importance. Une nouvelle, une révélation qui n’est pas digne que je lui accorde la moindre importance.

Ne rajoutant rien, ayant sans aucun doute compris qu’il est inutile de sa part d’insister. Lâchant un soupire de déception, il prend le chemin de la sortie et referme la porte derrière lui. Lorsque le son de ses pats se fait lointain, mes défenses se brisent, la barrière de mes larmes s’effritent, disparaissant peu à peu.

Collant mon dos contre le mur derrière moi, je glisse vers le sol. Prenant ma tête entre mes mains, vidant mon esprit de tous mes principes, je peux enfin laisser libre court à mon chagrin, sans honte…
Des minutes s’écoulent, des heures peut-être. Je n’en sais rien. Unique chose que je remarque, sont mes larmes devenu sèches. Qui aurait cru qu’elles se tarissent aussi vite, comme si, elles n’avaient jamais existés. Reniflant une dernière fois, n’ayant pas l’habitude de « chouiner », je me frotte rageusement les yeux et maudit cette faiblesse qui s’empare de moi comme si j’étais son vulgaire pantin. Je soupire, fermant les yeux, las. Ne pas craquer, garder son sang-froid en toute circonstance, mais à quoi bon, je n’ai rien à me cacher. A quoi bon faire semblant d’être ce que je ne suis pas ? Entretenir ma carapace, oui, mais à quel prix…

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Il me proposa tout de même une jolie somme d’argent –en toute honnêteté, je n’allais pas cracher dessus - et il me promit qu’il m’enverrait chaque mois la même somme. Grâce à cet argent, j’ai pus déménager pour trouver un appartement en plein centre de Busan, loin des quartiers peu recommandés de mon enfance, mais telle n’importe qu’elle autre dépendance, je ne changeais pas ma façon de vivre. Puis, comme d’un amant –ou d’une amante, selon l’envie du moment huhuhu - dont on se lasse, j’avais envie de voir autre chose, de changer d’air comme le dit si bien l’expression, c’est pour cette raison que je monte en ce moment même sur ce paquebot de luxe, espérant trouver quelque chose ou peut-être quelqu’un qui en vaille la peine.