☁ J'appartiens au personnel de l'équipage. J'ai été engagé il y a peu en tant que barman. Non pas que ce soit ma spécialité ou la voie que j'ai choisi, je suis juste très aimable et j'ai des capacités pour servir les gens de derrière un bar. Je ne sais plus où j'ai appris à faire des cocktails, il y a quelques années sans doute mais ça m'a permis de monter à bord de ce bateau de croisière. Inutile de dire que je compte bien m'amuser un peu malgré et grâce à mon travail !

☁ Je suis quelqu’un d’extrêmement libre et indomptable. Personne jusqu’ici n’a réussi à m’arrêter, pas même mes propres parents. Quand je décide de faire quelque chose, je le fais…quitte à lâcher tout le reste et m’en aller loin. Je n’ai que 25 ans et pourtant j’ai dû faire plus de boulots qu’un homme de 60 ans. J’ai vu beaucoup de choses aussi. Je n’ai aucune limite et s’il m’arrive de m’en donner (ce qui est rare), alors je les respecte. J’ai des principes auxquels je ne déroge pas, c’est comme ça.

Je suis quelqu’un de très émotif et sensible malgré mon côté séducteur qui prend souvent le dessus sur le reste. Ma mère me disait souvent que j’étais « un tendre sous mes airs de petit enfant turbulent ». Ça m’a toujours fait rire, je ne sais pas si elle a raison. J’ai toujours été à l’aise et habile pour parler aux autres de tout et de rien, les faire rire. On me traite parfois de beau-parleur mais je n’écoute pas. Je me fous de ce qu’on peut bien penser de moi. Ma vie m’appartient et je veux la vivre jusqu’au bout quoiqu’il m’en coûte, à fond et surtout sans regret.

Il m’arrive d’être nerveux, mais surtout passionné. Quand je fais quelque chose et que j’y crois, je le fais à fond, sans tenir compte de mes limites ou de celles des autres. Si je fais quelque chose c’est parce que j’aime, et s’il m’arrive de m’en lasser alors je laisse tout simplement tomber, pensant que je n’ai pas de temps à perdre avec des actes qui ne me vont pas. J’ai toujours été un enfant turbulent car ma passion entraîne parfois des excès de colère ou autres, que dans le secret je contrôle plutôt bien. Je sais m’en servir quand il le faut, jouer de mes sentiments pour attraper les autres. Je ne le fais pas souvent mais c’est drôle tout de même !

Je suis quelqu’un d’ambitieux, actif, créatif et dynamique. Tout ce que je touche peut prendre une forme qu’on n’aurait pas pu imaginer et je donne vie à ce que je fais, tellement j’y mets du cœur. Je ne me repose que pour mieux faire ensuite, et plus.

J’aime à dire que je suis intelligent ! Je pense parfois que c’est vrai…à ma manière. J’adore rire, et j’adore faire rire aussi. Les gens aiment généralement mon humour qui sait les détendre et éloigner leurs soucis. C’est pour ça que barman me va bien, aussi, et que j’aime faire ce métier en attendant de trouver autre chose. Je suis de plus un grand bavard enthousiaste, il m’arrive de bricoler de temps en temps (des choses insignifiantes) et j’adore courir pour me dépenser.

Mes parents m’ont toujours dit que j’étais quelqu’un de malin, peut-être trop, et observateur. Ce qu’ils me disaient surtout c’était que je suis trop libre, trop indépendant et que ça me nuira un jour. Moi je suis bien comme ça, je me plais. J’aime cette liberté qui m’est offerte…Je suis un électron libre.

Je suis issu d’un couple de japonais absolument banal. Premier fils, mes parents ont toujours compté sur moi, surtout pour reprendre l’affaire de mon père sur la côte maritime. Sauf que moi les poissons…mais revenons au début !

Je suis donc né le premier et suis l’ainé d’une fratrie composée de 3 garçons. Je ne me souviens pas vraiment des 4 ou 5 premières années de ma vie mais s’il y a une chose à retenir par la suite, c’est que j’ai adopté un comportement qui a vite fait d’exténuer mes pauvres parents. Perturbateur, j’écoutais en classe seulement quand ça me chantait, ou quand un sujet me passionnait vraiment. Déjà à cet âge-là j’avais dans l’idée de ne faire que ce qui me plaisait vraiment et on sait que la vie n’est pas faite que de bonheur.

Dès le collège je me suis attiré des ennuis. Très indépendant et beau-parleur, je n’y allais pas de main morte avec mon entourage et si j’étais populaire pour ma franchise et mon humour, j’étais aussi détesté pour mes sournoiseries qui ne plaisaient pas à plus d’un. Les professeurs surtout me toisaient assez méchamment car j’étais pour eux l’élève qu’il ne fallait pas avoir. Je perturbais tout le temps la classe et je ne compte pas le nombre de fois où je me suis fait taper sur les doigts ou mis en retenue parce que je n’agissais pas comme on voulait que je le fasse. Mais toutes ces punitions n’ont rien changé à mon esprit.

J’en suis venu à me bagarrer pour protéger mon indépendance et ma parole. Ce que je disais ne plaisait pas et on voulait me faire taire mais ça, il en était hors de question ! J’ai toujours estimé avoir le droit de dire et faire ce que je veux, tant que j’en prends la responsabilité et ça a toujours été le cas ! D’ailleurs j’ai commencé à travailler très tôt et, tout en me gardant une part, j’ai aidé financièrement mes parents à s’en sortir.

C’est à mon entrée au lycée que mon père a émis le souhait que je devienne son second dans sa petite poissonnerie. C’est la seule fois où j’ai hésité, mais ça s’est bien sûr terminé par un non. L’idée de finir ma vie en faisant un boulot qui ne me plaisait pas ne m’enchantait guère et je savais par mes frères que mes parents avaient déjà une petite idée de ma future femme. Sauf que les femmes, moi, je ne les aime pas. Elles sont gentilles hein, mignonnes et sympas pour certaines, mais pas pour moi. Ça, je m’en suis rendu compte pendant ma deuxième année de lycée, quand les lèvres de Maiko ne m’ont rien fait à part me sentir gênée pour elle. Elle m’aimait, mais pas moi. J’ai vite eu une préférence pour les hommes et si je ne m’en suis jamais caché, mes parents ont tout fait pour que personne ne l’apprenne. Inutile d’ailleurs. Avec ça, mon comportement rebelle et ma langue bien pendu, ils ne l’ont pas supporté. Puisque je ne voulais pas les aider dans leur affaire et que je prônais ma liberté, il fallait que j’assume alors, à la fin du lycée, ils m’ont chassé de la maison.

Je ne leur en veux pas, parce qu’ainsi ils m’ont donné la chance d’être qui je suis et faire ce que je veux. J’ai commencé à voyager à pied, puis en bus, passant par de l’auto-stop et ainsi j’ai traversé une grande partie du Japon, travaillant ça et là sans vraiment me faire d’attaches. Je n’en veux pas, à vrai dire. Ce que je veux c’est bouger jusqu’à ne plus en sentir mes jambes, vivre jusqu’à en mourir. C’est une grande ambition parce que j’ai déjà été tenté une ou deux fois de m’établir quelque part parce que les gens étaient sympa ou que quelqu’un me plaisait assez pour que je reste. Mais rapidement je me suis rappelé de qui j’étais et pourquoi je vivais, alors je faisais ma maigre valise et je m’en allais sans un regard en arrière. Libre je suis, libre je resterai ! Cependant j’envoie de temps en temps une carte postale à mes parents de l’endroit où je suis et ce que je fais, avec une petite photo de moi. Ils ne m’ont jamais répondu et je ne m’en inquiète pas. La guérison sera longue.

C’est ainsi que je me suis retrouvé, par le plus grand des hasards, en Corée. Je ne sais plus vraiment ce qui m’y a amené, un boulot en tant que « hôtesse de l’air » mais version masculine. Oui ça existe, il faut bien chercher et généralement on se tient à l’écart. Bref, ça n’a duré qu’une ou deux petites semaines et après je suis parti. J’ai erré un petit moment à Séoul et finalement je me suis fait embaucher comme barman dans un petit bar. Là, il s’est passé seulement quelque jours (ou une semaine ? je ne sais plus) avant que quelqu’un me demande si je voulais travailler dans un bateau de croisière. Fou comme les choses arrivent…je devais être assez doué pour que cet homme me remarque et me demande de travailler pour lui. J’ai accepté, parce que j’aime bien servir des cocktails aux gens, leur parler, les faire rire…même si derrière un bar, on reste assez limité. Mais on voit et on apprend des tas de choses aussi en même temps alors ça équilibre !

Alors voilà, j’ai quitté mon autre travail et maintenant je suis barman dans ce bateau de croisière. Chouette non ? Je vais voir du pays ! Mais je me demande comment vont mes parents…