Il est trop, bien trop tôt pour que mon corps daigne réagir quand mon esprit réagit au réveil qui m’éclate les tympans. Jésus christ, qu’est ce que je peux avoir la flemme de me lever des fois, hallucinant ! Avec le plus gros effort de l’univers, j’arrive à tendre la main pour éteindre l’objet de torture avant de me retourner dans mon lit en bougonnant pour moi-même. Le temps passe, de toute façon je m’en fou, il est encore tôt, mais faudra bien se lever à un moment Elyas. Je soupire alors longuement, étouffant mes plaintes dans mon propre coussin. Comme une larve, je finis par me traîner jusqu’à la salle de bain ou je laisse couler l’eau chaude pendant bien cinq minute, le temps d’aller mettre l’eau du thé à chauffer. En revenant dans la salle de bain, la buée qui s’était accumulé jusqu’à genre, la moitié de la pièce, s’échappa dans le reste de la cabine. Rien à foutre, je me glisse sous l’eau chaude avec un soupire d’aise. Pire qu’une fille, je sais pertinemment que je met bien trois quart d’heure dans la salle de bain, je me douche donc assez rapidement pour avoir tout le loisir de me préparer après. J’y peux rien, c’est plus fort que moi, j’aime prendre soin de moi.

En examinant la moindre parcelle de ma peau sur mon visage, je constate avec un sourire en coin que ma hantise de la veille avait disparu. L’énorme bouton qui ornait mon nez s’était fait la malle, et heureusement pour lui! Le sifflement de la bouilloire me ramène à la réalité, et je cours alors dans la cuisine pour couper le gaz. Tant que je suis pas loin, je traîne des pieds jusqu’à ma commode. Comme tout les matins, toujours le même rituel dans mes mains : Je regarde presque le trois quart de mes fringues avant de savoir quoi mettre. Des slims aux short, en passant par les différents t-shirt, le tout finis toujours par rejoindre mon lit et être déplié. Avec une moue, je finis par choisir un short en jeans s’arrêtant au dessus du genoux, un t-shirt d’un gris souris en col en V, et un simple collier descendant jusque mon nombril, avec une perle noir au bout. J’enfile également ma paire d’espadrilles rayer façon marinière avant de retourner à la cuisine pour me servir mon thé. Je l’emmène avec moi à la salle de bain, ou je sèche mes cheveux avec énergie et me passe une couche de fond de teint, ainsi qu’un léger coup de crayon pour souligner mon regard. Oui, je suis coquet, et alors ?
Après avoir bu mon thé, je prend un paquet de cookie que je fourre dans mon sac, ou traînent déjà tout ce dont j’aurais besoin pour travailler –ou plutôt glander-, écouteurs, magazines people, et autres conneries dont Skylee raffolent autant que moi. En pensant à ma collègue, un grand sourire fend mon visage, et je me dépêches alors de traverser le couloir pour venir frapper à sa porte. Dommage, elle s’est déjà barrée sans toi! En faisant la moue je continue mon chemin et me mordille la lèvre en passant devant la cabine d’Andréas. En mode hésitation, je sais pas si je doit toquer ou pas, mais résigner, je me dis plutôt qu’il à passer une longue nuit et dors surement. Je trace alors en accélérant un peu le pas pour rejoindre la terrasse. En arrivant, je m’arrête et regarde les gens qui se pavanent déjà au bord de la piscine, de mon domaine, et je trouve très vite ce que je cherche. C’est la que je meurt de rire, en voyant Skylee se faire aborder par un touriste, en mode je te dragues, aime moi. Cachant ma bouche de ma main pour faire moins de bruit, je me marre comme un con devant la porte. Ah, voila, elle m’a vu, je vais devoir agir. Même si elle me supplie, j’attend quand même que le gars s’installe à côté d’elle sur le transat pour intervenir.

Dans ma tête fusait déjà un million de plan différent, et aujourd’hui, j’avais envie de la jouer provocation. Le japon et la Corée sont pas les pays les plus ouverts du monde, alors comment réagira ce gars en me voyant arrivé comme ça ? J’vais le savoir bientôt. Je m’approches alors de Skylee avec ma démarche assuré, les lunettes de soleil sur le nez, le sac à main au creux du coude... un parfait cliché. Arrivée à sa hauteur, je m’écris comme si je l’avais pas vu depuis dix ans, et bien sur, je parle dans ma langue maternelle qu’est le portugais pour déstabiliser le touriste. Chance, je ne le reconnaissait pas, c’était surement un nouveau de l’Arigan Quest, parce qu’il n’avait encore jamais mit les pieds à la piscine. Je me baisse alors et fait de gros bisous bien péteux à Skylee en lui souriant de toute mes dents en continuant à raconter ma vie en portugais. Puis je me tournes vers l’inconnu et au lieu de lui claquer la bise, je m’installe sur ses genoux et l’embrasse du bout des lèvres. Je fait glisser mes lunettes sur le bout de mon nez et lui sourire de toute mes belles dents blanches, parlant alors anglais «How are you darling today ? I’m so happy to see you !». Son air ahurit me fait éclater de rire, et sans plus de manière, me relève et lui tapote l’épaule en montrant l’autre bout de la piscine, recommençant à parler en coréen «Allez, file, c’est ma place ici... coquin !»

En le voyant déguerpir avec un air choqué, j’éclate de rire et me laisse tomber à côté de Skylee en lui tapotant l’épaule «Oh ma chérie, qu’est ce qu’il était moche ! Depuis quand tu t’intéresses à des horreur comme ça ? Tu me déçois !». Je croise alors mes jambes en tailleur sur le transat et sort le paquet de cookie de mon sac, laissant celui si retomber à mes pied. «Alors y’as pas yeux aujourd’hui la ? Ca va toi ? halalala, j’avais trop la flemme de venir, truc de ouf !». Comme d’hab, elle à pas le temps d’en placer une quand je parle, mais je lui sourit avec un faux air innocent, de toute façon, elle est pareil que moi!

En y repensant, les gens normaux devait vraiment me prendre pour un mannequin. Aucun jugement 0à embrasser n’importe qui, aucune gêne. Avec un petit sourire, je jette un regard à celui qui à été ma cible l’espace de quelques instants. Vraiment pas très beau, faut l’avouer. Enfin bon, c’était finis maintenant, il était retourner dans l’eau, très loin de nous, ce qui, en plus de la remarque de Sky lee, me fit exploser de rire. Enfin c’est vrai quoi, quand la nature ne nous gatte pas, on essais pas de draguer les plus belles meufs du bateau, gros lourdo! «meu deus*... heureusement que c’est finis! » je rit à nouveau alors qu’elle me sert dans ses bras comme si j’était un ours en peluche. D’une main, je lui tapote l’épaule en rigolant «Allez va, je te pardonnes pour cette fois, mais faudra te rattraper hein!»

Synchronisation de biatch, on est des copier coller. Que voulez-vous, on dit toujours qu’on à un clone sur terre, je viens de trouver le miens. En laissant mon regard vagabonder sur les demoiselles et les messieurs sur les transats, je sursaute alors que le ton de la voix de Sky lee change. Je tourne alors prestement la tête vers elle et lui tapote la cuise, tout excité «Bah vas y raconte moi! Quoi, quoi qu’est ce que t’as vu ? Entendu ? QUI ? Des potins ? Dans le personnel ou des passagers ? Alleeeeez, raconte moi!» Ma moue se fait boudeuse alors qu’elle s’empare d’un des magasines, je pose mes deux mains dessus pour l’empêcher de lire avant de le lui enlever et de gonfler les joues «YAH! Allez, fait pas ta meuf, dis moi quoi!»

Je jettes des regards autour de moi, sans me soucier de ceux qu’on me lance en retour, et cherche l’objet de discussion en question, si objet en question il y avait. En faisant mine de bouder, je me redresse et passe une main dans mes cheveux, en bougonnant «Si tu fais plus confiance à Ely pour les ragots, ou va le monde franchement!». Je remet mes lunettes de soleil et m’accoude en regardant la piscine en faisant la moue, mais n’arrive à tenir ce petit ménage que quelques secondes à peine, avant de les enlever à nouveau et de me pencher sur elle en gonflant les joues, la suppliant du regard «Allez, dis moi! Change moi les idées avec quelque chose de croustillant!»

* mon dieu

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